Comment l’Église accueille-t-elle les divorcés aujourd’hui ? Les propos du pape François, au début de son pontificat, sur l’accompagnement des divorcés ont-ils été entendus ? Peut-on communier quand on est divorcé-remarié aujourd’hui et à quelles conditions ? Dieu m’est témoin s’interroge cette semaine, sur la place des divorcés au sein de l’Église, qu’ils soient seuls ou remariés.
Se sent-on à part lorsque l’on est divorcé dans l’Église ?
Frédérique Martot-Grandin, martiniquaise divorcée, et maman de deux enfants, nous raconte comment elle vit sa nouvelle situation familiale dans sa vie de chrétienne. En effet, après avoir vécu un divorce, Frédérique confie ressentir un malaise face au regard que les autres membres de la communauté, clercs comme laïcs, posent sur elle. Travaillant comme adjointe en pastorale scolaire, elle ne sait pas toujours comment se présenter aux autres, même si celle-ci a gardé le nom de son mari. Toutefois, ce moment de souffrance qu’a été la séparation, l’a conduite à transformer sa foi. Depuis, elle considère avoir un regard plus bienveillant et miséricordieux envers les autres, ce dont a bénéficié sa pratique d’accompagnement des familles.
Que dit l’Église sur le divorce ?
Selon le père Bernard Michollet, membre du réseau SéDiRe (Séparé, Divorcé, Remarié), l’exhortation apostolique sur la famille du pape François, publiée en 2016, promeut de d’accompagner à partir de la réalité des personnes et donc, des familles. Les membres de la famille qui ont vécu ce schisme dans leur vie doivent être accompagnés, tels des blessés, par le prêtre qui les accueillent alors de la même façon que Dieu aimant ses enfants.
A ses côtés, Dieu m’est témoin est connecté tout au long de l’émission avec Mgr Jean-Paul Vesco, dominicain et évêque d’Oran. Pour ce dernier, l’exhortation du pape représente une nouveauté pour l’Église, bien que prudente. Ce qui est nouveau ici, c’est la reconnaissance pour les personnes vivant des situations dites « irrégulières » de pouvoir demander pardon et ainsi d’être rétablies dans la communion de l’Église par le sacrement de réconciliation et enfin participer à l’eucharistie.
Ce message n’est toutefois pas accepté par une partie du monde de l’Église. Ainsi, des personnes divorcées-remariées peuvent avoir à choisir entre un diocèse ou une paroisse plus ouverte et inclusive.
Comment intégrer les divorcés-remariés à l’Église ?
Le père Bernard Michollet nous explique comment il travaille sur les modalités d’accompagnement au sein des équipes de laïcs et de prêtres. Il nous dit l’urgence de passer d’un schéma légaliste à une autre forme d’approche plus pastorale ; rappelant que la miséricorde doit être au cœur de la discipline de l’Église. Il rappelle que le pape François invite à « ouvrir l’Église » et mettre celle-ci en mouvement, en rassemblant la communauté de chrétiens avec ses vulnérabilités et ses forces.
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