Pour quelles raisons, les hindous se rendent-ils au temple? Est-ce pour participer aux grandes fêtes religieuses ou bien pour prier seul? Cette semaine, Dieu m’est témoin s’intéresse à l’importance des temples dans la religion hindoue.
Pourquoi les hindous vont-ils au temple?
Marie Lesure-Vandamme reçoit sur le plateau, Jonathan Soubarapa, pratiquant hindou, originaire de Sainte-Anne en Guadeloupe. Celui-ci vit la plupart de son temps en métropole où les conditions d’accès au temple sont difficiles. Ainsi, dès qu’il peut rejoindre son île natale, il en profite pour se rendre au temple familial. Pour lui, aller au temple relève d’une expérience toute particulière puisqu’il s’y remémore le temps où sa grand-mère l’y amenait afin de vénérer les déesses hindoues Kâli et Mariammam. Jonathan Soubarapa nous explique aller au temple afin de prier pour soi, accompagné de sa famille. Il apprécie l’atmosphère conviviale, l’ambiance empreinte des odeurs d’encens, de celles des fleurs et des bougies qui marquent les pratiques de dévotion. Le culte hindouiste lui rappelle les pratiques ancestrales, transmises au sein même de la famille depuis plusieurs générations.
En effet, le temple est, pour les hindous, ancré dans une histoire familiale, voire sociétale. On y vénère certaines divinités, selon des rites et pratiques transmis par les ancêtres de la famille. Pour comprendre cela, nous sommes allés en Guadeloupe, dans la commune du Moule. Claude Chingan nous a ouvert les portes de son temple familial, ayant jadis appartenu à sa grand-mère puis à sa mère, lors de la cérémonie dédiée à Shiva. Nous assistons à une puja, c’est-à-dire un rite d’offrandes et d’adoration au dieu. Le temple est alors représenté comme le lieu de résidence de Dieu sur terre, où l’on peut méditer ensemble et prier avec plus de ferveur.
Y a-t-il une différence entre les temples et les chapelles?
Chez les hindous de Guadeloupe, la chapelle correspond à un temple familial. Ainsi, presque chaque famille hindoue possède sa propre chapelle. Il y règne une ambiance conviviale où chaque membre de la famille peut s’y retrouver pour prier ensemble. C’est alors un lieu de retrouvailles et de rencontre qui permet d’assurer le bien-être de la communauté.
À la Réunion, la chercheuse réunionnaise Darlini Canabady-Moutien et spécialiste des lieux de cultes (notamment hindous) nous explique que l’on peut pratiquer la religion hindouiste dans trois types de lieu différents : le lieu de culte urbain (présent dans chaque grande ville où l’on pratique la religion brahmanique), le lieu de culte de plantation et celui familial (où l’on pratique le culte des ancêtres). À la différence des chapelles guadeloupéennes, chaque temple est ici ouvert au public. Le culte est donc communautaire et non strictement familial. De plus, la chercheuse nous explique comment, au-delà d’une pratique religieuse, se rendre au temple est devenu une affirmation identitaire chez les plus jeunes générations. Cela illustrerait l’envie de renouer avec les traditions indiennes.
Quelles sont les pratiques et rites de la religion hindouiste?
Pour comprendre la pratique religieuse et spirituelle des Hindous dans les temples, nous sommes allés à la Réunion, au temple de Vishnu à Saint-André et dans le temple familial de Grégory Hoarau, à la Plaine-Des-Palmistes.
Vishnu est l’un des principaux dieux de la religion hindoue. Il est le dieu protecteur de l’univers. Ainsi, nous voyons que les pratiquants hindous prient Vishnu pour recevoir les meilleurs auspices pour le mois à venir. Plusieurs rituels sont à observer avant d’entrer dans un temple. Par exemple, les trois jours précédents, le pratiquant doit effectuer un jeûne végétalien et se laver les mains et les pieds afin d’être pur spirituellement et physiquement avant de se présenter devant les divinités hindouistes. D’autres rituels, tels que se prosterner, faire des offrandes, réciter et chanter des mantras, renforcent l’expression de sa dévotion.
Aller au temple, pratiquer des rituels, revient pour les hindous d’Outre-mer à commémorer le lien entre les vivants et les dieux.
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