Et si nous mangions local ? Face à l’explosion de la vie chère dans nos territoires d’Outre-mer, les produits « peï » ont de plus en plus la côte. Non importés, moins transformés, ils seraient donc moins chers et plus écologiques. Et si nous imaginions une autre façon de consommer ?

En mangeant local, c’est une autre façon de vivre que nous choisissons, une certaine forme de décroissance. Certains parle d’écologie humaine ; l’idée est de vouloir changer la société en profondeur en plaçant l’être humain au centre. Pour cette émission, Marie Lesure-Vandamme reçoit Babette de Rozières, chef cuisinier française, animatrice de télévision et femme politique.

Babette de Rozières, une femme engagée pour le bien manger

Babette de Rozières est née en Guadeloupe et a cultivé le goût du bien manger grâce à sa grand-mère, qui l’a élevée. Devenue chef cuisinier, installée en métropole, elle revendique l’importance de manger local. Grâce à l’éducation des jeunes parents (et donc de leurs enfants), à la protection des agriculteurs et producteurs locaux, son souhait à terme est l’autosuffisance alimentaire. En effet, pour elle, les fast-foods sont trop nombreux et trop bien implantés dans les territoires d’Outre-mer. Il est primordial de consommer différemment, et mieux, afin de préserver sa culture et sa santé.

Manger autrement en Outre-mer

Pourtant, de nombreux individus se mobilisent pour consommer et manger autrement. À travers plusieurs témoignages à la Réunion, nous suivons des jeunes adultes qui font le choix de se reconvertir professionnellement pour proposer aux consommateurs des alternatives aux produits issus de la grande distribution. C’est le cas de Ludovic Bertin qui, après des études de droit, décide de se reconvertir dans l’agriculture. Après avoir constaté que beaucoup de produits étaient importés, il décide de réinvestir un terrain familial laissé à l’abandon. Christelle Dangany, après avoir eu son bébé, a décidé de proposer des recettes 100% locales pour bébé. Elle adapte ses produits aux jeunes parents d’aujourd’hui qui souhaitent garder de la facilité et de l’adaptabilité, tout en conservant leur patrimoine culinaire. Elle a d’ailleurs reçu le Prix de l’innovation agroalimentaire en 2019.

Manger local pour lutter contre la vie chère

Luca Piccin a écrit une thèse sur la transition agroalimentaire à la Réunion. Selon le chercheur et militant, la référence au local est devenue une thématique incontournable ces dernières années, surtout depuis la crise des gilets jaunes. En effet, cette crise politique a permis de dénoncer la vie chère, induite par des lois inadaptées et conçues à des milliers de kilomètres. L’autosuffisance alimentaire, via la production et la consommation locale, permettrait de présenter une alternative à la vie chère. C’est le cas en Polynésie, où nous voyons un jardin partagé qui rassemble des familles modestes et leur permet de partager des légumes produits de leurs mains.

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